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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 00:00

Du temps a passé depuis le premier Iron Man en 2008. D’abord outsider face à des studios rodés façon Warner (qui compte en son passif des mastodontes comme le Superman de Richard Donner (1978) Batman de Tim Burton (1989)) ou Columbia avec Spider-Man (2002), le studio, via son partenariat avec Disney, s’est vite révélé comme étant le pionnier, celui qui a su se réapproprier la mode du film de super-héros (initiée par le X-Men de Bryan Singer en 2000). 

 

Le point culminant de cette reconquête progressive du marché cinématographique fut évidemment Avengers en 2012 qui arbore fièrement sa place de 3ème plus gros succès « de tous les temps » derrière Avatar et Titanic. Nul doute que la politique Marvel se transforme rapidement en machine industrielle à l’efficacité remarquable. La mécanique du studio est simple: créer un univers connecté, chaque film préparant le public au suivant, au delà même d’une cohérence narrative intrinsèque à chacun des long-métrages. Dès lors, une question s’impose: derrière la machine, y a-t-il des hommes ? Le départ du génial Edgar Wright du projet Ant-Man, un mois avant le début de son tournage et après 10 ans de travail pour « divergences artistiques » prouve qu’il y a peu de place pour les créatifs au sein de Marvel Studios. C’est en ce sens que le premier Avengers s’est révélé être une agréable surprise, car derrière le film se cache Joss Whedon, réalisateur/scénariste, qui avait su surpasser les exigences d’un cahier des charges imposantes en proposant une oeuvre cohérente, d’une efficacité certes mécanique mais redoutable, qui avait su iconiser ses personnages comme aucun des précédents films ne l’avait fait auparavant (exception faite du Captain America de Joe Johnson qui, malgré un troisième acte raté, proposait une narration exemplaire). 

 

Après le carton du premier opus, Joss Whedon s’est vu promu à un poste capital: être le référent de la cohérence de l’univers cinématographique de Marvel. C’est lui qui fera le pont entre les cinéastes et le studio, qui assurera la cohérence créative de l’ensemble des films en vue de ce qu’on appelle: la phase 2 initiée par Iron Man 3. A ce titre, les nominations de réalisateurs comme Shane Black (brillant scénariste de films cultes comme L’Arme Fatale ou Last Action Hero) ou James Gunn (Horribilis, Super) pour Les Gardiens de la Galaxie, semblaient témoigner de la volonté du studio de prendre plus de risques créatifs. Or il s’est révélé que le Iron Man 3, bien que truffé d’excellentes idées fut un échec artistique, que Thor : Le monde des ténèbres fut indigne de ses ambitions (si tant est qu’il n’en ai jamais eu) et que Les Gardiens de la Galaxie fut un pétard mouillé calibré qui se la jouait « à la cool ». Seul le Captain America : The Winter Soldier, fut un produit efficace, bien que balisé, proposant une mise en scène élégante et un scénario qui assurait le minimum d’intérêt. La phase 2 fût donc un hybride, une sorte de chrysalide entre la volonté de cinéastes de proposer des films originaux et la volonté du studio de huiler sa mécanique de pompe à fric calibrée. C’est dans ce contexte qu’apparait son point culminant Avengers : L’Ere d’Ultron. Qu’en est-t-il de la place du créateur Joss Whedon ? A-t-il réussit à prendre le pouvoir sur le studio comme il devait le prendre ?  ATTENTION LEGERS SPOILERS.

 

AVENGEUR-.jpg

 

BIGGER AND LOUDER

Dans toutes ses interviews, le bon vieux Joss témoignait d’un vrai regard créatif sur cette suite. Eloigné des considérations commerciales, ses questionnements (que j’imagine sincères) sur le fonctionnement narratif d'une suite, en citant notamment Le Parrain 2 ou L’Empire Contre-Attaque et en contredisant une scène culte d'Indiana Jones et le Temple Maudit, faisait état d’une ambition salutaire. 

Malheureusement, il n’est que « vaines paroles » si elles ne sont appliquées, et force est de reconnaitre qu’avec cet Acte 2, Whedon a loupé son coup

 

Il part pourtant d’une ambition honnête et efficace: reprendre les acquis du précédent et les faire en mieux. C’est ainsi qu’on reverra des passages obligés, des vannes calibrées, des variations des scènes que nous avons déjà vu, comme pour rassurer le spectateur qu’il est bien venu voir la suite du film qu’il a adoré, pour proposer ensuite quelque chose de différent, une mutation logique de ce qui a été mis en place.

 

Si Avengers traitait de la genèse compliquée de cette équipe, L’Ere d’Ultron tient donc de la remise en question de la légitimité de cette équipe. En effet, en tant que « demi-dieux » qui sont-ils pour déterminer qu’ils ont le pouvoir de ce monde (pouvoir qu’ils ont puisqu’ils sont les seuls à avoir la capacité d’assurer sa protection) ? C’est ainsi que Tony Stark, pris d’une folie scientifique à la Frankenstein crée Ultron, une intelligence artificielle ultra perfectionnée qui n’a qu’une mission « la paix à notre monde ». Le problème c’est que cette I.A, finalement très humaine, détournera ce message en déduisant que la paix de notre monde réside dans l’évolution ou (extinction) de l’humanité.

 

Cette événement provoque donc la zizanie dans le groupe des Avengers dont l’union est fragile, les questionnements moraux prenant alors le pas, entraînant un débat mesuré sur la manière dont il faut « gérer le monde ». C’est du moins en théorie ce que racontait ce deuxième opus. 

 

En théorie parce que, in fine, Joss Whedon a perdu. Broyé par la machine, noyé dans un cahier des charges, Avengers 2 ne propose que quelques fulgurances mal exploitées, laissant la place à la machinerie de blockbusters que se doit d’incarner « la suite du film au 1,5 milliards de recettes ». S'il est vrai que visuellement le film se révèle d'une bien meilleure facture que son prédécesseur, il n'en est pas de même pour sa narration. 

 

 Minimisant son intrigue remarquable, L’Ere d’Ultron se transforme en succession de vignettes désincarnées, (là où le premier proposait une simplicité sincère) et ne cesse d’effleurer son potentiel.  

Ainsi, lorsque les membres de l’équipe se retrouve confrontés à leurs peurs les plus profondes, il aurait fallu que ces peurs nourrissent le récit et trouvent leur résolution dans le cadre de l’intrigue. Mais non, il ne s’agit que d’une séquence perdue dans le brouhaha, entre deux moments de bravoure certes efficaces, mais dénués de substance car déconnectés d’une quelconque narration. On pourrait citer des exemples à la pelle de cette apparente déconnexion, car jamais le film ne va au bout de son excellent concept. Ultron, par exemple, semblait être un psychopathe ultra-puissant, imprévisible, agent de chaos logique, qui pourrait mettre du fil à retordre à l’équipe façon Joker dans The Dark Knight. Mais comme les vengeurs ne se retrouvent jamais en difficulté physique, on a du mal à percevoir cette supériorité pourtant nécessaire à un bon méchant. C’est d’autant plus visible et dommageable que ce même Ultron finit expédié en quelques secondes après une bataille épique (variation bigger and louder du climax du premier opus) qui, du coup, ne trouve même pas son apothéose. Le film sature de scènes d’action à la Michael Bay comme passage obligé (alors même qu’elles auraient pu servir la narration, comme la scène de l’affrontement Iron Man/Hulk, qui ne dépasse jamais le  stade du questionnement sans réponse dans ce que cela implique pour Bruce Banner - à savoir la dangerosité de son alter-égo). Trop pressé d’amener à la suite, L’Ere d’Ultron oublie d’agir au présent, et donc de raconter pleinement son histoire en prenant le temps de gratter et aller au bout de ses idées (Tony Stark aurait du véritablement sombrer à l’idée de pouvoir être potentiellement un destructeur des Avengers et de notre monde), le film bien qu’ambitieux dans ses thématiques ne semble avoir comme objectif premier que l’idée de vendre la suite. Un message du studio déclamant: « préparez-vous au clou du spectacle, Avengers 3, en deux parties nommées Inifinity War sera l’aboutissement de toutes ces années. On va faire péter le box-office à des niveaux inégalés ». Il y a quelque chose d’ironique dans cet Avengers 2 proposant une I.A qui tente de dominer le monde, puisqu’elle semble finalement raconter sa propre histoire.

 

Des ambitions de Joss Whedon il reste vraiment beaucoup, et à ce titre, le film est probablement le plus ambitieux que Marvel ait produit à ce jour, mais ces ambitions sont perdues dans la machine, destinée à être le marchand de tapis de la phase suivante. Le final, d’un cynisme hallucinant témoigne de la machinerie: « bienvenue dans la Phase 3, continuez de payer on vous conditionne à regarder la suite pour tout péter avec Avengers 3 ». Que le réalisateur ait passé l’éponge sur le troisième opus évènementiel parle pour lui-même: l’industrie a gagné

 

marvel_s_avengers_age_of_ultron_theatrical_poster_by_j_k_k_.jpg

 

LA FIN D'UNE ERE 

 

Finie la créativité, bienvenue aux yes-men façon Peyton Reed (nouveau réalisateur de Ant-Man, engagé en catastrophe pour palier au départ d’Edgar Wright), bienvenue aux frères Russo (réals de Captain America 2) qui reprennent le poste jadis occupé par Whedon, puisqu’ils se retrouvent promu à la réalisation et l’écriture des mastodontes du studio: Captain America : Civil War, opposant Iron Man au Capitaine (et donc challenger du non moins cynique Batman vs Superman qui annonce la Justice League) et surtout les deux parties d’Infinity War, le fameux Avengers 3 qui sera l’aboutissement de tout. Que Whedon, mégalomane génial qu’il soit, renonce à cette lourde tâche (à moins qu’il n’ait été écarté) prouve une chose: le cynisme a gagné face à la créativité. Triste constat que nous impose cet Ere d’Ultron imparfait, dont les ambitions résonnent péniblement au coeur de la machine, achevant de transformer le cinéma en produit mercantile qu’on consommera entre deux McDo. A l'heure où j'écris ces lignes, après douze jours d'exploitations, Avengers : L'Ere d'Ultron culmine à plus de 600 millions de dollars de recettes dans le monde, preuve que la machine fonctionne. Malgré une succession de films dispensables, le public suit Disney dans sa conquête du marché. Merci Joss, tu as le mérite d’avoir essayé de résister, mais tu as perdu… Triste constat.

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 17:20

Rien, mais vraiment rien, à l'annonce de ce "Man of Steel" ne pouvait véritablement paraitre excitant. The Dark Knight Rises n'étant pas sorti à l'époque, et n'étant pas auparavant un admirateur de Nolan (loin de là), l'idée qu'il soit l'instigateur, producteur, scénariste du prochain Superman n'avait pour moi rien d'engageant. Surtout lorsque les reines se sont retrouvés confié à ce petit branleur de Zack Snyder, roi de l'esbrouffe visuel, capable de s'approprier les gloires de véritables artistes talentueux (son premier film est le remake dynamique du Zombie de Romero, son deuxième est la photocopie colorée, animée et baveuse de 300 de Frank Miller, et son troisième est une illusion d'adaptation de l'une des oeuvres les plus importantes du XXème siècle - oui oui - le Watchmen d'Alan Moore). Et quand le petit enfant s'émancipe de ses pères, cela donne Sucker Punch, sorte de long vidéo-clip vide, surchargé, et au final assez indigeste. Non clairement, Snyder, c'est pas mon truc.

 

Ce n'est qu'après la vision, et je ne le répèterais que trop souvent, révélatrice de The Dark Knight Rises, ainsi qu'un teaser à la sobriété visuelle étonnante pour un Snyder, que je me suis mis à attendre le projet avec curiosité.

 

Car si je suis conscient des nombreux défauts du dernier film de Nolan, on ne m'empêchera pas d'y trouver dedans des éléments fondamentaux, une capacité à partager l'espoir dans un monde qui l'avait perdu, à donner des clefs pour l'avenir, à présenter le principe d'élévation, d'abnegation, et in fine proposer un véritable héros, jusqu'à ATTENTION SPOILER (passez la souris pour lire) son sacrifice final.

 

 

 

 

Or, à la vision de cette bande-annonce à la nature christique, j'y vois les prises de tête propre à Nolan, ce didactisme qui lui est cher (un héros à 2 pères, l'adoptif (Papa Kent) et le biologique (Jor-El) ), nulle doute que bébé Clark Kent/Kal-El va avoir droit à des discours moralisateurs sur son rôle etc etc... Mais il se dégage également de ce trailer un héroisme "à l'ancienne", naif, mais terriblement salvateur. Et c'est là qu'entre en scène Snyder. Comme allégé par la pertinence de la plume de son producteur, le réal de 300 délaisse ses artifices à base de fond bleu pour adopter une mise en scène sobre, naturaliste (certain on parlé de Terrence Malick à la vue du teaser...), tout en n'oubliant pas de se laisser aller à ses délires de gamin gavé aux cinématiques de Playstation (dans le bon sens du terme). Ainsi, à partir de 1min03, pour le grand rêveur que je suis, c'était juste surréel. C'est ça Superman, mon gars ! C'est ce mec ultra-puissant qui fait trembler la Terre quand il s'envole.

 

Et ce n'est pas un hasard, après un The Dark Knight Rises qui marquait la fin de l'ère de Batman, où le monde était prêt à comprendre son chevalier noir, un humain parmi d'autres qui a su s'élever pour inspirer, que vient le véritable héros, qui doit comprendre sa place dans le monde pour mieux s'affirmer ("D'où je viens" s'interroge le fils de Jor-El). L'élévation est à prendre ici au sens figuré comme au sens propre (bah oui, Superman s'envole au dessus de la Terre !), sur une voix off explicative: "Tu dois choisir quel genre d'homme tu veux devenir, Clark. Qui que soit cet homme, il changera le monde..."

 

Et on fantasme donc de voir cet homme qu'il a choisi d'être, ce héros qui inspire. Et in fine, ce dernier prend le pouvoir en off pour conclure cette bande-annonce au pouvoir évocateur incroyable: "Mon père pensait que si le monde apprenait qui j'étais, il me rejetterait. Il était convaincu que le monde n'était pas prêt. Qu'en pensez-vous ?"

 

Et ben moi, perso, le grand naïf que je suis répondra: je suis prêt Superman, viens nous inspirer !

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 01:17

A l'heure où j'écris ces lignes, Skyfall explose et brille au box-office mondial, non sans s'attirer les critiques élogieuses et l'accueil plutôt très enthousiaste du public.

 

Je tiens à préciser que ce texte contient des spoilers majeurs, dans cette tentative d'expliquer un ressenti sur cette tentative de revival qui a le mérite de tenter une déstructuration d'un mythe hyper codifié. Oui, il y a beaucoup de tentatives ici. Vous voilà avertis, chers camarades.





A ce titre d'ailleurs, je suis très loin d'être un admirateur de l'agent 007, trouvant que les films étaient toujours des photocopies pales des modes du moment, avec les codes connus de tous (la musique, la structure avec pré-générique, les voitures, le costard, les phrases récurrentes, les archétypes etc...) comme seul liant véritable. En revanche, j'ai toujours été fasciné justement par la capacité de ces films d'être le reflet de leurs époques.

 

A Star Wars, il y a eu Moonraker, à Indiana Jones, Octopussy, aux actionners façon Stallone, il y a eu Goldeneye, aux super-héros, il y a eu Meurs un autre jour, à Jason Bourne, il y a eu Casino Royale.

Si l'on devait inscrire Skyfall dans cette même logique, nul doute qu'on l'identifierait immédiatement au Batman de Christopher Nolan, qui s'est fait maitre du blockbuster intellectuel introspectif.

 

Aussi après un très efficace pré-générique, à l'issue inatendue, Skyfall emprunte les pas du pourtant contemporain The Dark Knight Rises, à savoir la mort et la résurrection du héros.

Mais là où le remarquable troisième volet des aventures de la chauve-souris par Christopher Nolan déconstruisait son mythe pour mieux le réhabiliter et lui proposer une fonction bien au-delà de sa petite personne, le film de Sam Mendes déconstruit le mythe comme Nolan, à savoir physiquement et psychologiquement (on nous présente un Bond vieux, usé, fatigué, essoufflé, dépressif, inapte) mais dans le seul but de réhabiliter ses codes.

 

Car au-delà de l'aspect psychanalytique surligné dans cette 23ème aventure, il y règne un certain cynisme dans sa volonté de brasser les gimmicks du personnage (à base de remarque sur les gadgets, de voitures évocatrices etc etc...), un cynisme quasiment omniprésent en totale contradiction avec le prétendu parcours initiatique dont il est question.



"Z'avez-vu, comme elle est belle ma bagnole ? Elle, c'est ma gloire passée. Je lui tourne le dos, parce qu'en vrai, je suis humain. Mais une gloire quand même, hein."

 

Et c'est là où Skyfall échoue à livrer un véritable coup de fouet salutaire à la franchise, car, s'il y a bien comme objectif de remettre en question (assez lourdement) son personnage en l'humanisant, il n'est guidé par aucun récit, aucune quête, et aucune finalité si ce n'est le ramener à sa simple condition de surhomme, encadré par tous ces codes acquis. Il n'y a donc comme seul moteur de la narration cette thématique, qui va être lourdement rabâchée, proposée sous différents angles, par ailleurs tous pertinent.

 

C'est d'ailleurs probablement ce qu'il y a de plus frustrant dans Skyfall, et très certainement grâce à la présence de Sam Mendes derrière la caméra (à défaut d'être un incontournable, il est quand même bien au dessus des faiseurs qui ont réalisé les précédents), il se dégage un potentiel à chaque séquence, pour la plupart assez superbement réalisées (visuellement, c'est vraiment l'un des blockbusters les mieux éclairés depuis un bail), comme s'il y avait définitivement quelque chose à faire de cet agent double zéro.

Mendes s’interroge explicitement sur la pertinence de ce type de héros (et probablement du genre de film dans sa globalité) dans le monde d'aujourd'hui.

Ainsi, tout comme le Bruce Wayne boitant ne semblait plus avoir sa place dans Gotham City, James Bond est inapte à retourner en mission, alors même qu'une menace s'abat sur le MI-6, questionnant ainsi l'efficacité et la pertinence de cette dernière. Face à un monde qui change, à l'heure de l'informatique et de la surinformation numérique, quelle est l'utilité de ces hommes de terrain, qui n'ont plus d'activité que celle de tuer, bouger, courrir, à défaut de ramener des informations (ce qui était tout de même la fonction principale d'un espion), les ordinateurs s'étant substitués à eux ? Ce n'est pas pour rien que le némésis de cet épisode est un antagoniste parfait au héros, un personnage façon Joker (dans sa volonté de pousser les personnages dans leurs retranchements) qui partage avec Bond la même "mère" M, et dont le pouvoir réside principalement dans une maîtrise absolue des outils informatiques. Alors même que le chaos s'installe et que plus personne ne croit au fonctionnement du MI-6 tel qu'il existe, Bond décide, pour gérer la crise, de le faire à sa manière et d'emmener l'ennemi sur son terrain, en l’occurrence celui de son enfance, la maison qui l'a vu grandir, "Skyfall". C'est tout l'intérêt du dernier acte, censé être larésurrection du héros. En dehors du système, de la ville ou de toute informatique, c'est sur le terrain que ça se joue, à échelle humaine. Sur le papier et dans les cadres, nous sommes bien dans un western, dans Chiens de Paille, avec un James Bond jouant de la carabine, brûlant ses fondations, et in fine, achevant le bad guy sans aucun artifice, juste un couteau, "la bonne vieille école". Pour Mendes, c'est aussi ça le message: pas de gros artifices, pas de super-pouvoirs, juste des hommes.



Ceci était la première photo officielle du film. Tout est dit ?

 

Tout ceci serait passionnant, pertinent, si et seulement si ces thématiques exposées étaient réellement mises à mal, contredites, pour mener à une proposition. Or, c'est là le principal problème de Skyfall, rien n'est proposé. Jusque dans son sujet, le film ne fait que perpétuer une sorte de mise en abîme du mythe de Bond. Une boucle fermée. Les thématiques surexposées à chaque séquence ne sont jamais liées à un récit. Chaque séquence illustre bêtement la thématique souhaitée, sans la remettre en question. Sans la travailler au corps et au coeur. Parce que de coeur, Skyfall en est dépourvu, jamais (ou rarement) les faits accumulés à l'écran ne sont vraiment liées à des émotions, si ce n'est la simple suprise de la découverte (une émotion intellectuelle).  

 

Sam Mendes, avait su bluffer son monde avec American Beauty (qui traitait déjà de crise existentielle) n'y est certainement pas étranger, il fait de James Bond un pensum sans émotion, jusque dans ses personnages qui dégagent malgré les tentatives, une profonde antipathie dans leur choix qu'on pourrait juger crétins.

Une séquence parle particulièrement d'elle-même. Le personnage de Judi Dench, M, doit justifier la crise que subit le MI-6 dont elle est tenue responsable. Parallèlement, le méchant (campé par un Javier Bardem vraiment bon) s'échappe de sa prison dans le but de l'éliminer. Bond, à sa poursuite, prévient ladite M des faits, qui pourraient non seulement la mettre en danger, mais également mettre à mal la sécurité de la salle très officielle dans laquelle elle se trouve (où se tient un paquet de gens importants, notamment, excusez-moi du peu, le premier Ministre et tout un tas d'innocents).

Mais M, qui n'a en tête que de racheter son honneur, décide de rester, soit, mais surtout de ne pas INFORMER les personnes du danger qu'ils courent, préférant leur réciter un joli poème. La séquence est belle, met en valeur la thématique souhaitée, mais terriblement stupide. Car, in fine, le méchant débarque, des innocents sont tués, et un personnage important se prend une balle à la place de cette connasse de M.

 

Les enjeux du film, le monde et le spectateur en sont irrémédiablement exclus. Tout tourne autour des personnages, qui sont censés malgré tout être les garants de la sécurité du monde - et du coup des autres - le méchant, la menace principale ne concerne QUE le MI-6 et M, la mission de Bond c'est de protéger M, le décor final, la maison d'enfance du héros.



5-tendances-cles-tirees-james-bond-skyfall-L-sAEAdZ"J'me rappelle plus, j'ai mis un slip ce matin ?"



De héros parlons-en. Un petit tour sur la source super sûre qu'est Wikipédia plus tard, on y trouvera tout de même cette phrase:

"Le rôle du héros se situe entre l'aspiration métaphysique, presque religieuse, de dépasser la condition humaine, notamment d'un point de vue physique et entre l'aspiration plus réaliste d'œuvrer pour le bien de la communauté, d'un point de vue moral."

 

Si le film tend à nous rappeler que James Bond est censé en être un, (on va nous faire vaguement croire que ce mec sacrifie son intérêt privé en brûlant sa maison d'enfance - sauf qu'il nous dit tout de même que, ça va, il en avait rien à foutre) mais JAMAIS il n'en est dans les faits. C'est juste un sale type égocentrique qui va se battre pour se prouver qu'il en est toujours un. Mais il ne sauve personne. Pas même sa môman de substitution (ce qui était l'objectif initial de son plan...) qui crèvera malgré tous ses efforts. Bah ouais connard, t'as beau te persuader d'être ce que tu n'es pas, tu as échoué ! Tu as beau chialer comme un veau, tu n'as pas de morale (combien de personne laisse-t-il crever alors qu'il avait l'occasion de les sauver ?) ni de fonction. Tu as juste réussi à prouver que tu ne servais à rien. (encore un fois, la "mission" de Bond est un échec  ! Il n'a pas protégé celle qu'il devait protéger ! Il n'a rien apporté au pays, sachant que le méchant ne menaçait personne d'autre.)


skyfall-daniel-craig"Pourquoi je vis, pourquoi je meurs ?"

 

C'était si dur que ça d'appeler du renfort en douce dans sa baraque à la con plutôt que de se la jouer cow-boy avec un vioc ? Thématiquement ça aurait été moins pertinent (puisqu'il s'agissait ici pour Mendes de montrer un retour à la nature, sans l'aide de personne ni artifices), mais c'était juste logique...

Mais tout va bien dans le meilleur des mondes. Le méchant est éliminé. Les codes sont retrouvés, M, Q, Monnepenny, ils sont tous là, et le thème retentit fièrement. Cool. Et après ?

 

C'est bien beau, mais il n'y a nul rêve à la clef. Rien d'inspirant. Rien qui nous élève (le sujet principal du concurrent direct de Skyfall, le suscité The Dark Knight Rises)  

 

Skyfall prouvre une chose, James Bond sera toujours et simplement, dans l'air du temps. Rien de plus. Et aujourd'hui, peut-être que le monde oublie simplement de rêver.

Vendez-nous du rêve ! Au lieu de nous répèter des crises existentielles à la noix, de nous dire que la vie c'est moche, dur, questionnable, apportez-nous des réponses, de l'évasion. Dîtes-nous qu'on peut aller au-delà de ça. Faites-nous croire aux héros. A des valeurs. A l'abnégation. Pas à l'égocentrisme. Pas à ces choses qui nous bercent au quotidien. Vendez-nous du rêve, dites nous que la vie est belle, messieurs les conteurs. Vous en avez la responsabilité.

 

215-0

Ça a quand même une autre gueule, non ?

 

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 14:36

Cher tous,

 

Vous rappelez vous il y a dix ans de celà Peter Jackson nous offrait ce qui allait marquer l'imaginaire collectif à tout jamais, immortalisant sur grand écran l'oeuvre sacré de J.R.R Tolkien.

 

 

 

 

Pendant 3 ans, le rendez-vous était pris, chaque année nous voyagions en Terre du Milieu, à retrouver des visages devenus familiers, à vibrer au rythme de ces aventures, à grandir les yeux équarquilés face à cette magie véritable.

 

 

 

Enfin, nous avons pleuré, lorsque ce long périple s'est achevé, au delà de la fin de ce rêve éveillé, Ce fût la fin d'une époque. Y a-t-il eu depuis un pareil évènement ? Un pareil appel au rêve, à l'aventure, la vraie ?

 

 

 

  Durant ces 10 dernières années, je ne lui compte d'équivalent qu'un certain film de science-fiction qui a achevé l'année 2009.

 

  Aussi, si pour certains 2012 est l'année de la fin du monde, j'y vois un message d'espoir réincarné. Si un temps le génial Guillermo Del Toro aurait du s'atteler à la lourde tâche (et doux privilège) de ramener à la vie la Terre du Milieu, c'est finalement le Roi Peter Jackson himself qui se charge de relancer la machine. La déception passée d'être privé de voir les deux génies créatifs s'associer, l'évènement n'en est pas moins grand.

 

 

 

Dès le premier regard sur ces images évocatrices, on se surprend à retrouver ce monde que l'on semble connaïtre par coeur, comme on retrouverait le parfum et la lumière de la ville de nos vacances d'été. On se surprend à se dire que ce monde là qu'on chérie tant, nous allons le redécouvrir. Voyager au delà. Et par dessus tout, on sait ce qu'on va y trouver.

 

En choisissant à postériori (le tournage était presque terminé) de transformer le dyptique en trilogie, le message de Jackson est clair: premier spectateur de son univers, il est certainement plus qu'enthousiaste à l'idée de profiter du voyage jusqu'au bout. Et pour nous, l'évidence règne sans même le moindre doute, ce "Voyage Inatendu" est la première étape de 3 ans de rêves programmés.Et ouais... on en reprend pour 3 ans (soupir d'espoir.)

 

the-Hobbit.jpg

 

D'avance, Sir Peter, merci.


 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 11:40

  The Lady Gaga Facebook XP- Rience

 

 

 

Il n'y a pas plus agitateur de créativité que l'ennui. Aussi, alors qu'au travail résonnait l'insupportable air entêtant de Paparazzi de Lady Gaga, il m'est venu à l'idée de m'amuser avec la fameuse formule « Medium is the Message ». Et pour jouer sur la réception d'un message et sa compréhension, quoi de mieux comme terrain de jeu que Facebook, où il n'est finalement que question de messages envoyés et perçus.

 

L'idée était simple. Faire passer la chanson de Lady Gaga par n'importe quel moyen. Textes, images, sons.

 

La première étape était d'écrire les paroles en guise de statut. Il me semblait que ça suffisait pour reconnaître la chanson et pourquoi pas susciter des réactions, épidermiques ou non. Ça n'a pas loupé avec la réaction de Spike, que je remercie d'ailleurs.

Premiers-mots-Spike-copie-2.jpg

 

 

En sachant que j'avais l'attention d'au moins une personne (oui, je ne suis pas gourmand), je me suis lancé dans la marathon « Lady Gaga », pour transformer mon mur Facebook en véhicule de la chanson sus-citée.

 

Photo---texte.jpg


La règle est simple : Une photo de la chanteuse par phrase du refrain, postée à intervalle de plus en plus court, et entrecoupée des paroles et commentaires divers afin de préserver l'idée d’interaction.

 

Interraction.jpg

 

Dans cette même logique, en faire une photo de profil et une photo de couverture parachève le contexte. Mon identité disparaît au profit de Lady Gaga. Elle fait partie de Facebook.

 

Profil--couverture.jpg

 

J'avoue avoir nié l'intérêt de poster la musique seule, mais il me semble qu'elle est suffisamment connue, et accessible, pour être à la portée de tous. Sitôt achevé le refrain avec la dernière photo, il ne me restait donc plus qu'à conclure par un dernier média : la vidéo.

 

La vidéo débute d'abord par les premiers mots du refrain, qui défilent seuls, sans musique, ce qui, je l'espère offre une autre perception du texte (par rapport à des statuts Facebook ou même un texte seul.).

 

Texte-video.jpg

 

 

La dernière mise en abîme consiste à synthétiser les photos postées pour les suivre en mouvement de manière linéaire avec la musique, le summum étant que la vidéo est visible indépendamment sur Youtube, mais aussi, et surtout sur le mur Facebook qui a accueilli toute l'expérience. La perception de cette vidéo est-elle différente, si l'on en a la source juste en dessous ? J'ose croire que oui.

 

Video---ce-qu-il-y-a-en-dessous.jpg

 

 

Nous avons donc, je le souhaite tout du moins, la chanson qui peut être reçue de différentes manières en fonction du médium utilisé, le tout sur une même page.

 

(On peut même s'amuser à faire défiler la page vers le haut en partant de la première phrase, tout en écoutant la chanson et en essayant de s'accorder au rythme. C'est rigolo aussi de voir que ça reconstruit la chanson. Mais ça c'est peut-être une déviance tout personnelle...)

 

Bref... ce n'était qu'une expérience, j'espère qu'elle sera comprise. Au pire, je m'en tape, je remet mon casque et me replombe les neurones avec du Lady Gaga !  :-)



Bien à vous et paix sur Terre !

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 14:32

Bon, j'ai vu The Amazing Spider-Man. Je me contenterais d'adresser, ou plutôt de laisser un ami adresser un message à cette "nouvelle incarnation". Voici ce message.

Spider-Man-vs-L-imposteur-copie-1.jpg

 

Et va te faire foutre, imposteur ! :)

Bien à toi. Bisou.

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 12:21

Avant-propos : ceci est un avis à chaud, il y a des légers spoilers, des maladresses, et c'est certainement non exhaustif.

 

D'entrée de jeu, je hurlerais deux mots en guise d'introduction. Il y a quelques mois, en Décembre précisément, je raillais à qui voulait l'entendre mon mépris poli et respectueux (oui c'est possible de mépriser avec respect) pour le cinéma de Mr Christopher Nolan. Je regrettais un style ultra-réaliste qui ne proposait absolument pas au personnage de Batman une stature iconique. Un manque d'ampleur dans la mise en scène, et une efficacité narrative relative (relative car « vide d'émotion »). Bref, moi j'étais resté sur l'idée que le style Nolan, c'était pas mon truc, tant il s'éloigne de mes goûts pour la mythologie, l'imaginaire, et l'épique. Du coup les deux mots dont je parlais plus haut seront simplement :

 

 

MEA CULPA

 

 

Pardonne moi Nolan. Mais comment aurais-je pu savoir que c'est au bout du 3ème film que ton personnage et ses aventures allait enfin prendre une ampleur mythologique ? Comment aurais-je pu savoir que tu ferais un film si pertinent et profondément ancré dans son époque, qui questionnerait vraiment à travers son bad guy et son héros, le fonctionnement du système actuelle ? Comment aurais-je pu savoir que tu serais capable de livrer un film aussi épique, qui déconstruirait l'univers de son héros pour mieux le reconstruire ? Au regard de ce qui a précédé, impossible. Et pourtant, en regardant le film, et en le mettant en perspective des précédents, c'est dingue de constater que tout s’emboîte à merveille, et que le « médiocre » Batman Begins et surtout l'efficace The Dark Knight font figure d'introduction à la claque magistrale que constitue The Dark Knight Rises.

 

 

Batman.jpg

 

 

 

J'ai toujours eu du mal avec le coté didactique de Nolan. Sa manière de concevoir les films avec des concepts à exprimer au lieu de les inclure véritablement dans une narration (le ponpon allant à Inception). J'ai toujours eu du mal avec son incapacité à dessiner de véritables personnages au delà de leur fonction narrative. Enfin, j'ai toujours eu du mal avec sa mise en scène, toujours fade et sans véritable idée ni style.

Et bien dans The Dark Knight Rises, tout ça y est ! Évidemment. La narration est un bordel sans nom, la première heure est chiante au possible, les personnages et leur rapport sont toujours fonctionnels et non pas émotionnels (particulièrement Blake (Joseph Gordon-Levitt) un mec bien mais qui enchaîne les conneries avec beaucoup de réussite), et on se demande souvent où Nolan et son équipe veulent nous emmener.

 

Mais c'est précisément là où le film se distingue des précédents et de ce qui s'est fait au cinéma ces derniers temps : le film est d'une richesse incroyable.

 

Comme libéré des codes imposés, Nolan passe la première moitié de son film à détruire littéralement son personnage et son univers, à plonger le monde et son fonctionnement dans le chaos totale et véritable (et non pas un chaos « artificiel » proposé par le Joker dans le précédent), à remettre en question les acquis du précédent film, à mettre à mal nos attentes et probablement celle des fans. J'en ai entendu des fans déçus qui ne reconnaissaient plus leur héros, qui raillait face à l'impertinence volontaire du réalisateur qu'ils avaient porté sur un piédestal en 2008. Mais ce serait faire fit de ce que le film propose. Et c'est bien au delà de Batman. Bien au delà. Car si Nolan détruit tout, c'est pour mieux rebâtir.

 

Et je ne m'attendais certainement pas à cela de la part d'un auteur que j'ai toujours jugé ultra-rationnel (et donc forcément ancré dans le système), mais pour la première fois, Nolan fait plus que constater, qu’émettre vaguement des idées et des concepts, il propose. Batman est ENFIN un symbole. Le symbole qu'il doit être, celui d'un héros qui va véritablement sauver le monde non pas d'un énième super méchant, mais du chaos qui est lié au système. Il va leur proposer un véritable mythe auquel croire, débarrassé de mensonge, pur. C'est un des propos du film. Ce n'est pas pour rien si Bruce Wayne se retrouve ruiné, « excommunié » de sa propre entreprise, débarrassé de son héritage social, et brisé physiquement. En enfermant Bruce Wayne dans cette prison sensée le torturer, Bane ne se rend pas compte qu'il a donné à son ennemi un purgatoire. Un purgatoire dont il ne pourra ressortir que lorsqu'il aura fait le cheminement mental et physique nécessaire. Le même purgatoire que Gotham City connaît parallèlement et dont nulle mensonge ne pourra l'en sortir cette fois-ci. Seule la vérité pourra triompher.

 

 

Purgatoire

 

 

Et lorsque Bruce Wayne sort enfin de son gouffre, c'est pour devenir le symbole qu'il doit être, et qu'il est. Pour apporter à Gotham la vérité dont elle a besoin.

 

Plus incroyable encore que ces concepts déments, Nolan arrive enfin à donner un souffle épique à sa narration, à iconiser ses personnages comme jamais, et à livrer des morceaux de bravoure d'une efficacité indéniable. La conclusion est parfaite et totale. Bien sûr c'est blindé de défauts (le film est probablement de moins bonne tenue que le précédent), d'imprécisions, de maladresses, mais ce serait passer à coté de la proposition salvatrice de Nolan.

 

C'est dire si la surprise est grande pour le pauvre pêcheur que je suis, car je ne m'attendais pas à ce qu'un réalisateur avec qui je ne partageais pas la vision livre un film aussi jouissif et épique, mais surtout un film aussi nécessaire et puissant dans le message qu'il délivre. Un message d'espoir et de vérité. Non content d'être l'un des meilleurs blockbusters de ces derniers temps, The Dark Knight Rises est, pour moi, un des films les plus importants de ces dernières années.

 

Merci Christopher.

 

 

 

 


 

 

 


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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 21:09

 

 


 

 

 

Apparemment, hier, il s'est passé quelque chose d'important pour notre pays. Suffisamment important pour favoriser la division, la mésentente, la méfiance et le chaos. Quand certains se congratulent en parlant de changement, d'espoir, d'autres pleurent, prédisent des catastrophes sans précédent (à bien lire, on croirait presque au risque d'une guerre mondiale...), bref, la fin de tout.

 

Des fêtes et défaites surgissent, montrant que notre peuple se rassemble d'avantage dans la division.

 

Qu'un parti qui se dit humaniste, se satisfait d'avoir « écrasé » l'ennemi, satisfait de cette victoire, qui ne sont pourtant que des chiffres, et des pourcentages, me paraît contradictoire et gorgé d'intolérance.

 

Intolérance que l'on retrouve de l'autre coté, pleurant la « victoire » de l'antagoniste, du malin rouge.

 

Ne parlons-nous pas de démocratie ? Ne parlons-nous pas d'un seul et même pays ?

 

Je pleure une France de l'intolérance. Une France divisée, coupée en deux, et chaotique.

 

Je pleure cette haine qui nous bouffe, cette schizophrénie humaine (partagés que nous sommes, entre la raison et l'animalité), ce manque d'humilité, et l'incapacité de se rendre compte que nous sommes tous humains, et de ce fait, tous égaux. Qu'à l'échelle de l'humanité, il n'y pas de victoire sur l'autre, même si par nature nous sommes perpétuellement en recherche d'un rapport dominant/dominé.

 

Personne n'est au dessus de l'autre. Personne n'a la vérité. Pour autant, dans nos rapports, l'Homme naturellement se battra. C'est visiblement dans le conflit que les choses se règlent, jamais par la paix.

 

L'intolérance nous touche à tous niveaux, y compris dans nos rapports quotidiens avec les autres, des inconnus, des simples passants, ou bien nos proches. Ce sont ces rapports qui mettent en danger notre liberté, notre égalité, et, bien évidemment notre fraternité. Dominants/dominés est-ce cela tout ce que nous sommes ?

 

Chacun d'entre nous à les clefs pour rendre ce monde meilleur. Chacun d'entre nous peut décider de faire la justice. Chacun d'entre nous peut prêter du bonheur aux autres. Nous avons le choix de ne devenir qu'un.

 

Tout est une question d'échelle. Nous sommes infiniment petit, et pourtant de simples gestes peuvent révéler une force infiniment grande . Nous avons le choix.

 

Tout n'est qu'une question d'échelle

 

J'ai fait le choix de croire. Parfois ma foi s'ébranle, parfois je désespère des erreurs absurdes de l'humanité. Je pleure l'horrible sort d’Hypatie.

 

Mais si je dois me battre pour quelque chose, ce sera cette cause là. Un combat est difficile, il impose ses doutes et ses douleurs, mais pour un monde meilleur, battons nous chaque jour non pas pour vaincre quelque chose, mais pour devenir nous-même, meilleurs.

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypatie#L.27assassinat_d.27Hypatie

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=134194.html


 

 


 
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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 14:08

Interview de Mathieu Kassovitz

 

Cher Mathieu Kassovitz,

 

Je tenais à t'écrire ces mots pour réagir à tes différents propos, tes tweets, et plus généralement ton discours global.

 

Avec toi, tout est rébellion (c'est d'ailleurs le titre international de ton dernier film), tu encules le cinéma français, revendiques ton non-vote, et surtout tu te définies comme « punk dans l'âme et casseur dans l'esprit ». On a tous été adolescent.

 

Je te le demande, tu te rebelles contre tout mais pour quoi ? Quelle est la finalité de toute cette haine ? A trop provoquer le chaos, on n'engendre que le chaos. A valoriser la violence, on ne reçoit que violence. Tu encules le cinéma français, mais te fait enculer par le cinéma ricain. A force de cracher sur le système, à s'auto-proclamer martyr, tu finiras par être un éternel bébé de Babylon. Seul au milieu du chaos dans lequel tu te seras nommé roi.

 

Ce qui me fait chier dans tout ça, c'est que je suis plutôt d'accord avec toi, dans le fond. J'ai adoré ton dernier film, que j'ai trouvé aussi puissant que pertinent. Ton discours me paraît fondé, le cinéma français est une abomination, le système déraille, et dans l'ensemble, il y a un réel chaos dans le monde.

 

Ce qui m'interpelle, ce sont tes intentions. Pourquoi tout ça ? Quand tu encules le cinéma français, n’espérais-tu pas, au fond de toi, qu'il te suce ? Si tu avais eu 10 nominations aux Césars, aurais-tu tenu, et appuyé, le même discours ?

 

Ne crois-tu pas, Mathieu, qu'il y a une meilleure réponse à cela ? Ne gagnerait-on pas à trouver la paix en chacun de nous pour la partager avec le monde ? Il ne tient qu'à nous de transformer ce monde de fou en un monde meilleur. Face aux désordre, c'est à nous de mettre l'ordre dans nos esprits, et de conserver notre morale. Il y a de belles choses en ce monde qui ne demande qu'à être regardée et valorisée (ce qui n'engage pas de ne pas avoir de conscience).

 

Finalement, le chaos que tu chéries tant ne serait pas avant tout celui de ta tête ? Merci dans ce cas, de ranger un peu ça, et de ne pas appeler à la violence, à la haine, parce qu'en agissant de la sorte, tu ne fais qu'encourager ce que tu dénonces.

 

Enfin, pour conclure, je la ferais à ta façon : range ton esprit, continue de faire des films, et ferme un peu ta gueule ! :-)

 

Kassovitz1.jpg

 

PS:

 

 

 


 
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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 01:38

Et voilà un deuxième TEASER pour Le Furet ! 

 

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